Quel est le lien entre leadership et investissement?

Imagine que tu plantes un arbre fruitier. Tu investis du temps, de l’eau, de l’engrais. Les saisons passent, l’arbre grandit et finit par donner des fruits. Mais que se passerait-il si tu négligeais son entretien? Si tu oubliais de l’arroser, de le tailler, de lui offrir les conditions nécessaires à sa croissance? Tu ne pourrais pas espérer une récolte abondante.

Le leadership, c’est pareil. Imagine maintenant que tu recrutes un collaborateur prometteur, mais que, pris dans la turbulence du quotidien, tu ne lui consacres ni temps ni énergie. Pas d’alignement sur sa mission, peu d’échanges, un développement laissé au hasard. Et lorsque ce collaborateur peine à performer, tu t’impatientes…

Réalises-tu que tu ne peux pas espérer un retour sur un investissement que tu n’as pas effectué?

Qu’est-ce que l’Énergie-Leadership?

Cyrille Sardais, titulaire de la Chaire de leadership Pierre-Péladeau à HEC Montréal souligne :

« Décrire le leadership comme une énergie le place déjà, non pas comme une qualité ou un résultat, mais bien comme une manière d’entrer en relation. Cette énergie, impulsée par un individu sans être portée entièrement par lui, est lancée et attrapée par les uns et les autres, comme un ballon. »

Le leadership devient ainsi un flux, une dynamique qui inspire, mobilise et génère un véritable élan collectif.

ROI-ÉL : Retour sur Investissement en Énergie-Leadership

L’Énergie-Leadership étant limitée, il est crucial d’investir stratégiquement pour maximiser les résultats, éviter les pertes et amplifier son impact.

Le Retour sur Investissement en Énergie-Leadership (ROI-ÉL) ne se limite pas à gérer de façon opérationnelle et court-termiste les ressources humaines ou matérielles. C’est une approche qui consiste à décider comment utiliser l’Énergie-Leadership aujourd’hui pour maximiser l’impact sur les résultats de demain.

Investir l’Énergie-Leadership au bon endroit

Un leader est constamment sollicité : réunions, courriels, crises, suivis opérationnels, etc. Dans cette tempête de responsabilités, il doit discerner les 5 % d’actions où son intervention est réellement transformative.

La question clé à se poser : « Comment dois-je agir maintenant pour créer un impact unique et durable ? »

• Perfectionner un rapport ou coacher un collaborateur pour qu’il trouve lui-même des solutions ?
• Participer à une réunion peu productive ou réfléchir avec une collaboratrice sur l’amélioration d’un processus ?
• Répondre à des courriels techniques ou organiser un atelier collaboratif avec un autre département pour mieux s’aligner ?

L’investissement est souvent une question de choix et de recentrage sur l’essentiel. Où choisis-tu d’employer ton Énergie-Leadership ?

Orienter l’énergie

Chaque geste, chaque décision coûte de l’énergie. Mais toutes ne génèrent pas le même retour. Maximiser le ROI-ÉL exige de prioriser les actions à haute valeur ajoutée.

Par exemple, plutôt que de gérer chaque petit désaccord entre employés, un leader pourrait investir dans un atelier interactif sur la collaboration et la prévention des conflits. Ce type d’initiative outille les employés, favorise une meilleure communication et réduit significativement les tensions à long terme.

Dans une autre organisation, un directeur général a instauré un mentorat inversé : les jeunes employés accompagnent les cadres supérieurs sur les nouvelles tendances technologiques. Cette initiative brise les silos et favorise un apprentissage bidirectionnel.

Multiplier l’énergie

Un leadership efficace repose sur la capacité à investir son énergie dans les leviers les plus porteurs. Déléguer ne signifie pas se désengager, mais plutôt créer les conditions pour que l’Énergie-Leadership se diffuse et se multiplie au sein de l’équipe. En faisant confiance aux compétences de ses collaborateurs, un leader transforme son propre investissement en un effet démultiplicateur.

Prenons l’exemple d’une directrice marketing qui délègue la conception d’une campagne publicitaire à son équipe pendant qu’elle se concentre sur des négociations stratégiques avec des influenceurs clés. Résultat : l’équipe gagne en autonomie, et la directrice optimise son impact.

Autre exemple : Un gestionnaire a introduit le concept du « hackathon » dans son équipe. À travers ce format, les collaborateurs traitent une problématique en profondeur et explorent des solutions innovantes. Cette dynamique stimule la créativité et renouvelle constamment les perspectives.

Le message est clair : un leader ne fait pas tout. Il guide, soutient et utilise son Énergie-Leadership pour amplifier celle de son équipe.

Recycler l’énergie

L’épuisement énergétique n’épargne personne, pas même les leaders. Pour maintenir un rythme soutenable, il est crucial d’intégrer des moments de ressourcement.

Quelques pratiques efficaces :

• Journées sans réunions : permettre à chacun, y compris le leader, de travailler sans interruption.
• Rituels de déconnexion collective : un vendredi après-midi, tous les deux mois, consacré à des activités non professionnelles, comme une sortie en plein air ou une séance de yoga en équipe.

Ces gestes simples renforcent la résilience individuelle et collective.

ROI-ÉL : une vision stratégique du leadership

Le leadership d’aujourd’hui est plus que jamais un marathon et non un sprint. En optimisant l’allocation de son Énergie-Leadership, en mobilisant celle de son équipe et en incarnant des valeurs fortes, un leader peut transformer chaque effort en résultats durables.